
Utiliser Blender avec 8 Go de mémoire vive reste possible, mais les restrictions apparaissent rapidement, en particulier sur les projets volumineux ou détaillés. Sur des scènes simples objets basiques, matériaux légers, peu de lumières, l’expérience reste fluide tant que le nombre de polygones reste modéré. Cependant, dès que l’on ajoute des textures haute définition, des simulations de fluides ou de particules, ou encore du rendu volumétrique, la mémoire est vite saturée.
Les utilisateurs rapportent que sur des scènes composées de plus de 1 million de faces, Blender commence à ralentir significativement. À partir de 2 millions de polygones, il devient courant de subir des blocages temporaires, voire des plantages si le système ne parvient plus à gérer la charge. Cela affecte non seulement l’affichage en temps réel mais aussi la stabilité générale de l’application.
Temps de rendu plus longs avec 8 go de mémoire
Le rendu est l’étape où la mémoire est la plus sollicitée. Lors de l’utilisation du moteur Cycles, chaque image est calculée en fonction de tous les paramètres de la scène : textures, lumière, géométrie, shaders, etc. Avec seulement 8 Go de RAM, le moteur de rendu est contraint de charger et décharger des données en permanence, ce qui prolonge considérablement la durée d’exécution.
En comparant deux configurations testées sur le projet public Blender « Classroom » (scène réaliste d’environ 3,5 Go de charge mémoire), le temps de rendu passe de 4 minutes sur une machine équipée de 16 Go, à plus de 11 minutes avec 8 Go, sur les mêmes paramètres. Lorsque la mémoire est insuffisante, le système d’exploitation utilise le fichier d’échange (swap), stocké sur le disque dur, ce qui ralentit massivement les performances.
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Simulations et sculpting limités par la mémoire
Blender ne se limite pas à la modélisation : les simulations physiques, comme les fluides, les tissus, ou la fumée, sont particulièrement gourmandes en ressources RAM. Une simulation de liquide en haute résolution peut à elle seule consommer entre 6 et 10 Go de mémoire, sans même inclure les textures ou le rendu final.
En mode Sculpt, les limitations apparaissent aussi rapidement. Un maillage sculpté avec plus de 5 subdivisions et des détails fins peut déjà saturer les 8 Go disponibles. Cela contraint les artistes à baisser la résolution de leurs objets, ou à recourir à des astuces comme le sculpting en multi-parties, ce qui augmente la charge de travail et ralentit le processus de création.
Multitâche quasi impossible sur Blender avec seulement 8 go
Lorsqu’on utilise Blender, il est fréquent de vouloir ouvrir plusieurs applications en parallèle : navigateur pour les tutoriels, éditeur de texte, logiciel de gestion de textures, etc. Or, sur un système disposant de seulement 8 Go de RAM, ces usages simultanés deviennent vite problématiques.
Le système d’exploitation (Windows, macOS ou Linux) consomme déjà entre 2 et 4 Go de mémoire à lui seul, ce qui laisse peu de marge pour Blender. Le résultat ? Des ralentissements fréquents, des gels d’écran, ou encore une réactivité fortement dégradée lors du passage d’une fenêtre à l’autre.
Configuration recommandée pour une expérience fluide avec blender
D’après les recommandations de la Blender Foundation, la configuration minimale reste à 8 Go, mais une configuration idéale pour les projets actuels intègre au moins 16 Go de RAM, surtout si l’on travaille en 3D réaliste, avec des textures 4K, de la simulation ou des projets d’animation.
Certains utilisateurs professionnels vont jusqu’à 32 Go ou 64 Go, en particulier ceux qui utilisent Blender pour le rendu 3D en production ou la création de scènes complexes à usage commercial. La montée en mémoire permet non seulement de travailler plus confortablement, mais aussi de réduire les temps d’attente et d’éviter les pertes liées aux plantages.
Pour quels profils 8 go peuvent encore suffire ?
Une configuration avec 8 Go de RAM peut suffire pour des apprenants ou des utilisateurs qui réalisent des projets basiques : modélisation low-poly, scènes statiques, exercices de prise en main de l’interface, ou rendus à basse résolution. Ces usages ne requièrent pas de grande capacité mémoire, tant que les attentes restent modestes.
Pour un usage pédagogique, comme des formations en ligne ou des projets de test, la contrainte de RAM reste gérable. Mais dès qu’on cherche à accélérer sa productivité, à explorer des environnements complexes ou à développer des rendus professionnels, le besoin d’une configuration plus musclée devient vite évident.