
Proposé à 1390 euros, le xgimi horizon s pro 4K vise le segment des projecteurs domestiques haut de gamme. Malgré une fiche technique solide sur le papier, plusieurs points techniques et ergonomiques justifient un regard plus nuancé, surtout en comparaison avec des modèles concurrents disponibles dans la même gamme de prix, voire moins chers.
Qualité image vidéoprojecteur xgimi horizon s pro : définition précise mais contraste limité
Le xgimi horizon s pro repose sur une technologie DLP (Digital Light Processing) associée à une puce 0.47″ DMD, capable d’afficher une véritable définition 4K UHD (3840 x 2160 pixels), sans recours à l’interpolation. Cette restitution native permet une excellente précision des contours, notamment visible lors de la projection de contenus en très haute définition ou dans les jeux vidéo récents. Les petits textes restent lisibles même sur des diagonales supérieures à 100 pouces, ce qui souligne la maîtrise du piqué d’image.
Cependant, cette précision n’efface pas les limites de la luminosité, plafonnée à 2200 lumens ANSI. Dans une pièce entièrement plongée dans l’obscurité, le rendu reste agréable. En revanche, dès que la lumière ambiante augmente (volets entrouverts, lumière indirecte, éclairage de jour), l’image perd en clarté et les couleurs paraissent délavées. À titre de comparaison, le BenQ TK850i, avec ses 3000 lumens ANSI, conserve une bien meilleure visibilité dans des environnements lumineux, tandis que l’Epson EH-TW7100, grâce à ses 3200 lumens ANSI, est plus polyvalent en usage diurne.
Concernant le contraste, les performances sont moins convaincantes. Le taux dynamique annoncé par le fabricant n’est pas communiqué avec transparence, mais les tests révèlent un manque de profondeur dans les noirs. Les scènes sombres manquent de relief, avec des zones d’ombres qui tendent vers le gris au lieu du noir profond attendu. Cela affecte particulièrement les contenus type films ou séries à dominante nocturne, où les nuances sombres sont déterminantes pour l’ambiance visuelle.
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Audio intégré vidéoprojecteur 4k xgimi : un son correct mais sans relief
Le système audio signé Harman Kardon intégré au projecteur repose sur deux haut-parleurs de 8 watts chacun, pour une puissance totale de 16 watts. Le rendu est clairement supérieur à celui de nombreux projecteurs concurrents, notamment les modèles d’entrée de gamme qui se contentent souvent de haut-parleurs mono ou de faible puissance. Ici, la stéréo est bien restituée et les voix restent distinctes, même à volume élevé.
Cependant, une fois sorti d’un usage domestique basique, ce système montre ses limites. Les basses fréquences manquent de profondeur, ce qui se traduit par une ambiance sonore peu immersive lors du visionnage de films ou de concerts. Les effets sonores dans les scènes d’action ou les transitions musicales manquent de richesse, en particulier si le volume est poussé. L’absence de caisson de basse intégré ou de technologie de virtualisation sonore (comme le Dolby Atmos, par exemple) accentue ce manque de spatialisation.
De nombreux utilisateurs équipés d’un système home cinéma ou même d’une barre de son milieu de gamme constateront immédiatement la différence. Pour un appareil à près de 1400 euros, l’audio aurait pu bénéficier d’un traitement plus ambitieux.
Vidéoprojecteur android tv intégré sans Netflix
L’un des atouts souvent mis en avant par le constructeur est l’intégration d’Android TV 10, une interface développée par Google, compatible avec une large gamme d’applications issues du Play Store. Le système est fluide, les transitions rapides et la navigation intuitive. On accède facilement aux services populaires comme YouTube, Prime Video, Disney+, Plex ou Molotov, avec une bonne stabilité de lecture.
Néanmoins, une absence étonnante se fait sentir : l’application Netflix ne fonctionne pas nativement sur cet appareil. L’interface affiche bien l’icône, mais l’ouverture de l’application génère une erreur ou renvoie à une version non certifiée, avec une qualité de streaming réduite. Pour contourner le problème, il faut passer par une clé HDMI externe comme un Amazon Fire TV Stick, un Chromecast, voire une console de jeux, ce qui contredit l’argument de tout-en-un vendu par la marque.
Ce défaut logiciel est d’autant plus regrettable que des concurrents dans la même gamme de prix, comme le Xiaomi Mi Smart Projector 2 Pro, intègrent Netflix officiellement avec un support complet de la 4K HDR. Le manque de compatibilité native sur le xgimi horizon s pro pose donc un vrai problème d’usage au quotidien.
Installation simple mais pas totalement automatisée
L’installation du xgimi horizon s pro bénéficie d’une série de réglages automatiques appréciables. La correction de trapèze automatique ajuste l’image verticalement et horizontalement dès qu’un déplacement est détecté, tandis que la mise au point automatique exploite une caméra intégrée pour calculer la netteté de manière presque instantanée. En quelques secondes, le projecteur est capable d’afficher une image centrée et nette, sans intervention manuelle.
Cependant, la précision de ces réglages n’est pas toujours irréprochable. Lorsqu’il est placé de biais ou en hauteur, le projecteur corrige l’image de façon approximative, ce qui oblige souvent l’utilisateur à reprendre les paramètres manuellement via le menu. De même, l’auto-focus a parfois du mal à stabiliser l’image si le fond est uni ou si l’éclairage ambiant varie.
De plus, l’absence de zoom optique oblige à jouer sur le recul pour ajuster la taille de l’image, ce qui réduit la souplesse d’installation, notamment dans les petites pièces. Certains projecteurs concurrents dans cette gamme tarifaire proposent un zoom 1.3x voire 1.6x, apportant une marge d’ajustement supplémentaire non négligeable.
Au même prix, on a accès à d’autres choix des vidéoprojecteurs plus performants
Sur le segment tarifaire des 1000 à 1400 euros, plusieurs alternatives au xgimi horizon s pro se distinguent par des caractéristiques mieux équilibrées. Le BenQ TK700STi, par exemple, est particulièrement prisé des joueurs grâce à un temps de latence réduit à 16 ms, un input lag maîtrisé et une luminosité de 3000 lumens ANSI, ce qui le rend très polyvalent. Il propose aussi un zoom optique 1.2x et un système Android certifié avec accès complet à Netflix.
L’Epson EH-TW7100, quant à lui, utilise une technologie 3LCD, offrant un meilleur rendu des couleurs et un contraste plus marqué, particulièrement visible dans les scènes sombres. Sa puissance lumineuse de 3200 lumens ANSI permet une utilisation sans contrainte même en journée. Il dispose également d’une connectique plus riche, avec deux entrées HDMI, un port USB, et une sortie audio optique.
Enfin, le ViewSonic PX701-4K représente une option abordable pour les utilisateurs recherchant un projecteur 4K d’entrée de gamme avec 3200 lumens ANSI, une compatibilité HDR10 et un rendu lumineux très correct. Bien qu’il soit moins sophistiqué au niveau de l’interface, il reste très compétitif techniquement pour un prix moyen de 950 à 1100 euros.