L’avènement de YouTube a donné naissance à une nouvelle catégorie d’entrepreneurs digitaux, les Youtubeurs, dont les revenus suscitent une curiosité légitime. Cet article vise à démystifier les rouages de la monétisation sur YouTube en explorant les différentes sources de revenus, les charges à déduire et les facteurs déterminants du salaire net d’un créateur.
Il y a les revenus tirés des vidéos Youtube
📺 Revenus publicitaires
Le moyen le plus courant pour les créateurs de gagner de l’argent sur YouTube est via les publicités. YouTube conserve environ 45% des revenus publicitaires, tandis que le reste est versé au créateur selon un système de CPM (Coût par Mille). Ce CPM peut varier en fonction du pays, du sujet de la vidéo, du type d’annonce et du public cible. En moyenne, un créateur peut espérer gagner entre 0,20 € et 5 € pour 1 000 vues, bien que certains créateurs très populaires puissent gagner jusqu’à 10 € ou plus pour 1 000 vues.
Exemple concret :
Un YouTubeur qui produit des vidéos de voyage. Si une vidéo atteint 100 000 vues avec un CPM de 2 €, il touchera 200 € grâce aux publicités.
🤝 Placement de produit
Les marques collaborent avec des YouTubeurs pour intégrer leurs produits dans les vidéos. Le tarif d’un placement de produit dépend de la notoriété du créateur et de la visibilité du produit. Un YouTubeur débutant peut gagner quelques centaines d’euros, tandis qu’un créateur avec des millions d’abonnés peut négocier des contrats valant des dizaines de milliers d’euros.
Exemple concret :
Un YouTubeur fitness avec 1 million d’abonnés pourrait négocier un placement de produit pour un complément alimentaire à hauteur de 10 000 €.
🛍️ Vente de produits dérivés
Les créateurs peuvent également vendre des produits dérivés comme des t-shirts, mugs, posters, etc. La marge sur ces produits peut être élevée, mais il faut aussi tenir compte des coûts de production, stockage et transport.
Exemple concret :
Un YouTubeur gaming pourrait vendre 1 000 t-shirts à 20 € pièce, générant ainsi 20 000 € de revenus.
🔗 Affiliation
Les YouTubeurs peuvent promouvoir des produits ou services et toucher une commission sur chaque vente générée. Ces commissions varient selon le produit ou le service, allant de quelques pourcents à plusieurs dizaines de pourcents.
Exemple concret :
Un YouTubeur lifestyle peut promouvoir un service de VPN avec une commission de 30%. Si 100 personnes s’abonnent au VPN pour 10 € par mois, il gagnera 300 € de commissions.
Il faut ensuite déduire les charges des Youtubeurs
Il est important de ne pas négliger les charges auxquelles les Youtubeurs doivent faire face pour produire du contenu et gérer leur activité.
📹 Charges de production
Les charges de production incluent le matériel de tournage (caméras, micros), le montage vidéo (logiciels, licences), ainsi que les frais de déplacement et de logistique. Plus la production est sophistiquée, plus les charges seront élevées.
Exemple concret :
Un YouTubeur qui produit des vidéos de voyages pourrait investir dans un drone pour capturer des images aériennes, ce qui représente un coût significatif.
👥 Salaires des collaborateurs
Avec le succès, un YouTubeur peut avoir besoin d’embaucher des monteurs, rédacteurs, graphistes, etc., ce qui représente des coûts de personnel importants.
Exemple concret :
Un YouTubeur avec une grande audience peut embaucher un monteur vidéo à temps plein, dont le salaire peut être de 2 000 € par mois.
🛒 Charges sur les produits dérivés
Les coûts liés à la production, le stockage et le transport des produits dérivés doivent être pris en compte. Cela inclut les frais de conception, de fabrication, de stockage et d’expédition.
Exemple concret :
Un YouTubeur humoristique vendant des t-shirts avec ses punchlines devra payer pour le design, la fabrication, le stockage et l’expédition des produits.
💰 Taxes
Comme tout entrepreneur, les YouTubeurs doivent payer des impôts sur leurs revenus. Le taux d’imposition varie selon le pays, la structure juridique de l’entreprise et le montant des revenus.
Exemple concret :
En France, un YouTubeur peut être soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés. Le taux de l’IR varie de 0 % à 45 %, tandis que le taux de l’IS est de 25 % pour les bénéfices inférieurs à 250 000 €.
Quel est le salaire net moyen d’un Youtubeur alors?
Généralement, un youtubeur dispose d’une entreprise et il travaille donc comme salarié. L’argent qui rentre alors représente un chiffre d’affaires de l’entreprise et non le revenu du Youtubeur. De ce fait :
- Un Youtubeur peut fonctionner en auto-entrepreneur, ce qui implique des charges sociales moins élevées mais un plafond de revenus limité.
- Un Youtubeur plus établi peut créer une société (SARL, SAS), ce qui permet de bénéficier d’une meilleure protection juridique et de verser un salaire au créateur. Dans ce cas, les charges sociales seront plus importantes.
Exemple concret :
Tibo Inshape, par exemple, même si sa chaîne génère plus de 100 000 € par mois, il ne touche pas forcément cette somme directement. Sa chaîne est exploitée par son entreprise D2AM (SASU). De ce fait, il perçoit alors un salaire en tant que employé de sa propre société. Par la suite le reste des bénéfices peut être réinvesti dans l’entreprise ou être perçu sous forme de dividende.