
Chaque jour, des milliers de colis Amazon sont livrés partout en France, souvent dans des délais très courts. Mais derrière cette efficacité logistique se cachent des conditions de travail parfois méconnues, notamment en ce qui concerne la rémunération des livreurs. Beaucoup s’interrogent sur ce que gagne réellement un chauffeur-livreur qui porte le logo du géant américain.
Selon les chiffres disponibles, un livreur travaillant pour Amazon perçoit un salaire moyen de 1.799 euros brut par mois, ce qui correspond à un taux horaire situé entre 10 et 15 euros selon le volume de travail, les heures supplémentaires effectuées, et la zone géographique.
Le salaire d’un livreur chez Amazon est inférieur à la moyenne nationale
Le salaire moyen d’un livreur Amazon, estimé autour de 1.799 euros brut par mois, reste environ 9 % inférieur à la moyenne nationale française. Cette différence peut sembler modeste en apparence, mais elle devient plus significative lorsqu’on la met en regard avec la nature exigeante du travail, la précarité potentielle du statut, et l’intensité des journées.
Ce décalage met en lumière une problématique plus large : la sous-évaluation des métiers dits « physiques » ou de terrain, souvent exercés dans des conditions de stress, de vitesse et de contraintes horaires fortes. Les livreurs Amazon n’échappent pas à cette réalité, alors qu’ils sont des maillons indispensables dans la chaîne logistique.
Par ailleurs, la rémunération des livreurs Amazon n’est pas uniforme. Elle peut varier selon plusieurs facteurs :
- Les heures de travail réelles, bien souvent supérieures à ce qui est contractuellement prévu. Certains livreurs témoignent de journées qui commencent tôt le matin et se terminent tard le soir, en particulier lors des périodes de pic comme les fêtes ou les soldes.
- Le statut du livreur joue aussi un rôle majeur. Les salariés embauchés via des entreprises partenaires d’Amazon ont un salaire fixe, parfois légèrement au-dessus du SMIC, tandis que les livreurs indépendants, travaillant via Amazon Flex par exemple, sont rémunérés à la course ou au créneau horaire, mais doivent financer eux-mêmes leur véhicule, carburant, assurance et entretien.
- Les primes éventuelles, comme des bonus de ponctualité ou de performance, peuvent légèrement améliorer le revenu mensuel, mais ces primes sont souvent conditionnées à des objectifs de productivité ou à une régularité exemplaire, difficiles à maintenir sur le long terme.
A lire aussi: Comment faire pour travailler en ligne pour Amazon?
Le rythme de travail chez Amazon est particulièrement exigeant
Livrer pour Amazon, ce n’est pas simplement déposer des colis. C’est un travail rythmé par la pression du temps, des tournées optimisées à la minute près, et une surveillance numérique quasi constante via les applications de suivi.
Chaque tournée peut représenter plusieurs dizaines de livraisons par jour, avec des arrêts très fréquents, un enchaînement rapide de trajets, parfois dans des zones difficiles d’accès ou avec des conditions de stationnement compliquées. Le tout, souvent sans marge de manœuvre pour faire face à des imprévus comme les embouteillages, les erreurs de GPS, les clients absents ou les problèmes de colis endommagés.
Beaucoup de livreurs rapportent des journées de 9 à 10 heures, rarement entrecoupées de véritables pauses, notamment dans les grandes villes où la densité de livraisons est élevée. Ces horaires étendus, combinés à une forte pression pour respecter les délais, conduisent à des heures supplémentaires fréquentes, qui ne sont pas toujours bien rémunérées, voire pas rémunérées du tout selon l’employeur.
Un autre facteur aggravant est la dépendance à la sous-traitance. Une grande partie des livreurs ne sont pas directement employés par Amazon, mais par des prestataires logistiques ou agissent comme autoentrepreneurs. Ce système permet à Amazon de limiter ses responsabilités sociales, mais prive les livreurs de nombreux droits : pas de congés payés, protection sociale minimale, pas de garantie de missions régulières, ni de stabilité professionnelle.
En définitive, malgré un travail intensif et un rôle important dans la chaîne de livraison, le métier de livreur Amazon reste faiblement valorisé en termes de rémunération et de reconnaissance. Pour beaucoup, il s’agit d’un emploi transitoire ou contraint, plus que d’une voie professionnelle choisie sur le long terme.