
Le métier de notaire est souvent associé à des revenus confortables, mais la réalité peut varier selon que l’on soit salarié ou indépendant, installé en ville ou en zone rurale, débutant ou confirmé. En France, le notariat bénéficie d’un cadre réglementé, avec des honoraires définis par décret, mais les revenus peuvent être très disparates selon le type de structure, le volume d’actes signés et la localisation de l’office.
Entre les notaires salariés, qui perçoivent un salaire mensuel fixe, et les notaires libéraux, dont les revenus dépendent directement de l’activité, les écarts sont importants. À travers cet article, vous découvrirez les différents niveaux de rémunération dans la profession notariale, les facteurs qui influencent le niveau de vie d’un notaire, ainsi que des exemples concrets.
Le revenu moyen d’un notaire indépendant en 2025
Un notaire exerçant à titre indépendant, c’est-à-dire titulaire ou associé d’un office notarial, peut générer des revenus très significatifs. En 2025, les données disponibles issues des rapports du Conseil Supérieur du Notariat confirment une moyenne annuelle de 229 000 euros bruts, soit près de 19 000 euros par mois. Ce chiffre correspond à une estimation médiane, ce qui signifie qu’en pratique, certains notaires gagnent bien plus… et d’autres bien moins.
Dans les zones géographiques à forte densité de transactions, comme Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille ou Nantes, il n’est pas rare que certains offices très actifs atteignent un revenu brut mensuel de 30 000 à 45 000 euros, parfois davantage. Cette performance est directement liée au nombre d’actes conclus chaque mois, particulièrement les ventes immobilières, les donations, les partages successoraux ou les créations de SCI.
Mais il est important de nuancer ces montants. Un notaire libéral, contrairement à un salarié, n’encaisse pas ces sommes en bénéfice net. Il gère une structure juridique (souvent une SELARL ou une SCP), avec des charges fixes et variables considérables. Voici ce qui pèse sur son revenu réel :
- Frais de personnel : secrétaires, collaborateurs juridiques, clercs, comptable dédié… selon la taille de l’équipe, cela représente 40 à 60 % des charges d’un office.
- Coûts logiciels : les outils métiers (rédaction d’actes, signature électronique, télé@ctes) sont indispensables, avec des abonnements mensuels parfois élevés.
- Assurances professionnelles : la RC Pro notariale est obligatoire et peut atteindre plusieurs milliers d’euros par an.
- Fiscalité : impôt sur les sociétés pour la structure, puis impôt sur le revenu si le notaire se verse des dividendes ou salaires.
- Loyer de l’office et dépenses liées aux locaux professionnels (maintenance, équipement, énergie, etc.).
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En moyenne, entre 30 % et 45 % du chiffre d’affaires d’un office est absorbé par ces charges. Cela signifie qu’un notaire qui facture pour 500 000 euros par an ne dispose, après charges, que d’un revenu disponible de 275 000 à 350 000 euros, sur lequel s’applique ensuite l’imposition personnelle.
À noter aussi : les revenus peuvent varier d’une année sur l’autre, selon le marché immobilier local, les taux d’intérêt, ou encore les périodes de crise. Le statut libéral implique aussi une forte responsabilité juridique et humaine, notamment vis-à-vis des clients et de l’équipe.
Salaire d’un notaire salarié : à quoi s’attendre ?
Le notaire salarié exerce ses fonctions au sein d’un office notarial sans en être propriétaire. Il est lié par un contrat de travail relevant de la convention collective du notariat, qui encadre précisément sa rémunération. Contrairement à un notaire libéral, il n’est pas concerné par la rentabilité de l’office, ni par la gestion administrative ou juridique de la structure.
La rémunération est calculée sur la base d’un système de coefficients, qui dépendent du poste occupé et de l’expérience. Voici une grille indicative des salaires mensuels bruts en 2025 :
- Coefficient 220 (C1) : environ 3 200 euros brut/mois – souvent attribué aux jeunes diplômés récemment nommés notaires.
- Coefficient 270 (C2) : autour de 3 900 euros brut/mois – pour les notaires salariés ayant quelques années d’expérience.
- Coefficient 340 (C3) : dépasse 5 000 euros brut/mois – pour les profils expérimentés ou responsables d’équipe.
- Coefficient 380 (C4) : entre 5 500 et 6 000 euros brut/mois, voire plus dans certains offices prestigieux ou à fort volume.
La progression salariale dépend principalement de l’ancienneté, mais aussi des responsabilités confiées : gestion d’une équipe, spécialisation (immobilier complexe, droit des affaires, fiscalité patrimoniale), capacité à générer du chiffre d’affaires, etc.
Un notaire salarié peut donc espérer atteindre un revenu annuel compris entre 65 000 et 80 000 euros bruts, avec une certaine stabilité de revenu. Ce statut est souvent privilégié par ceux qui souhaitent exercer le métier sans les risques et les lourdeurs liées à la gestion d’un office.
Il bénéficie en plus de certains avantages sociaux : congés payés, protection sociale du régime salarié, parfois des primes annuelles, voire une participation si l’office est généreux. Enfin, de nombreux notaires salariés deviennent, après quelques années, associés ou co-titulaires d’un office, ce qui leur permet d’évoluer vers un statut plus rémunérateur.